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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/363

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ai laissé la lettre de ce scélérat de Georges, afin qu’il la garde comme pièce de conviction. Je vais écrire tout de suite à votre misérable oncle, et nous verrons s’il osera me refuser. »

Mlle Primerose sortit.

Geneviève.

Mon Dieu, mon Dieu ! encore des chagrins, des inquiétudes.

Jacques.

Ne t’effraye pas, ma bien-aimée Geneviève ; notre oncle ne peut pas refuser son consentement ; quand il connaîtra la lettre de son infâme Georges, il se gardera bien de provoquer un procès qui lui démontrera clairement ce qu’est son fils. J’avoue que j’éprouve une grande satisfaction en pensant à ses regrets, à ses remords quand il verra si évidemment comment il a payé ton noble et généreux silence. Je ne puis te dire jusqu’à quel point je me sens indigné, révolté quand j’arrête ma pensée sur la conduite de mon oncle et de son fils à ton égard. Toi si douce, si bonne, si vraie ! Aussi je bénis l’excellente Mlle Primerose de s’être chargée de toi ; je sais qu’elle a des défauts ; qui est-ce qui n’en a pas ? Mais quand je vois son dévouement, son affection, je ne puis qu’excuser ses imperfections et sentir augmenter pour elle ma tendresse et ma reconnaissance.

Geneviève.

Mon bon, mon cher Jacques, que tu es bon ! Comme j’ai raison de t’aimer de toutes les forces de mon cœur. »