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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/373

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Geneviève, pleurant.

Oh ! Jacques, mon ami, ne me laisse pas emmener ; j’en mourrais.

Jacques.

Ne t’effraye pas, mon amie ; jamais, moi vivant, je ne te laisserai au pouvoir de ces misérables. D’ailleurs, n’oublie pas que ton subrogé tuteur est là pour t’arracher de ces mains infernales et que la lettre que Mlle Primerose a eu le bonheur de trouver et de garder nous sauvera tous. »

Pendant que Jacques cherchait à calmer les terreurs de la pauvre Geneviève, Mlle Primerose écrivait à son odieux cousin la lettre suivante :


« Monsieur,

« Il y a trop longtemps que je vous connais dépourvu d’esprit, de délicatesse et de cœur, pour n’avoir pas prévu un refus : mais vous avez dépassé toutes mes prévisions. La pensée infernale que vous avez conçue de livrer votre nièce à un infâme scélérat, ou de l’enfermer dans un couvent, n’aura pas son exécution. Le subrogé tuteur de Geneviève vous porte les preuves de votre propre infamie quand vous avez osé accuser le serviteur de votre innocente et trop généreuse nièce de vous avoir soustrait vos dix mille francs qu’elle savait vous avoir été volés par votre misérable fils. Si vous ne signez pas, séance tenante, votre désistement de votre odieuse tutelle et la reddition de vos comptes de tutelle, je déposerai après-demain ma demande motivée chez le procureur impérial ;