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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/375

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Geneviève baissa la tête, et une larme s’échappa de ses yeux.

« Ma cousine, elle pleure ! s’écria Jacques tristement.

Mademoiselle Primerose.

Eh bien, mon ami, console-la, et vois toi-même si, pour dissiper ce chagrin… stupide, je dois l’avouer, tu préfères la voir enlever à ta tendresse par deux brigands qui la feront mourir à force de larmes trop motivées. »

Jacques prit sa place accoutumée près de Geneviève sur le canapé, et, pendant qu’il cherchait à effacer les traces de ce petit chagrin, ce qui ne lui fut pas difficile, Mlle Primerose avait mis son chapeau et était partie pour son exécution. Elle fit voir la réponse de M. Dormère au brave notaire, qui en fut aussi indigné que Mlle Primerose ; il se chargea de sa lettre.

« Je n’ai pas d’affaire pressée aujourd’hui, dit-il, je vais partir tout de suite pour Plaisance ; j’emporte avec votre lettre celle de Georges, et je viendrai ce soir à neuf heures vous donner les actes que vous demandez et qui délivreront votre charmante élève de la tutelle dont elle aurait tant souffert sans vous. »

Il mit ses papiers dans son portefeuille ; Mlle Primerose lui offrit de le mener au chemin de fer dans sa voiture et ils partirent ensemble. Le dernier mot de Mlle Primerose fut :

« Surtout n’oubliez pas de lui donner ma lettre tout de suite en arrivant. Que ce soit