Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/380

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M. Dormère.

Bonjour, mon cher ; par quel hasard arrivez-vous si tard ? Venez-vous dîner avec moi ?

Le notaire.

Non, Monsieur, je viens vous apporter quelques papiers importants. Mais je dois, avant tout, vous remettre une lettre de Mlle Primerose.

M. Dormère.

Que me veut cette bavarde ?

Le notaire.

Lisez, Monsieur, vous verrez. »

M. Dormère ouvrit la lettre…

« Joli style ! elle est vexée, furieuse, tant mieux. Je lirai plus tard ces sottises. Voyons vos papiers. »

Le notaire.

Pardon, Monsieur. Veuillez d’abord terminer la lettre.

M. Dormère.

Quelle insistance ! »

M. Dormère continua la lecture de cette lettre. À mesure qu’il avançait, son visage se décomposait et devenait tantôt pourpre, tantôt d’une pâleur mortelle. Il la lut pourtant jusqu’à la fin, puis il se renversa dans son fauteuil et resta quelques instants sans pouvoir articuler une parole. Enfin il dit d’une voix rauque et tremblante :

« La preuve, Monsieur,… la preuve…

Le notaire.

La voici, Monsieur. Je dois vous prévenir que, redoutant un premier mouvement, j’ai gardé l’ori-