Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/392

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nous nous mariions avant le départ pour Rome, me l’accorderais-tu ? »

Geneviève sauta de dessus sa chaise.

« Avant, avant quinze jours ? dit-elle avec surprise.

Jacques, tristement.

Tu vois bien ! voilà que tu me quittes au premier mot que je t’en dis. »

Geneviève reprit immédiatement sa place.

Geneviève.

Je ne te quitte pas, Jacques ; je ne te quitte pas ; seulement… je suis étonnée… ; je ne m’attendais pas.

Jacques.

Me refuseras-tu la première prière que je t’adresse, ma Geneviève ?

Geneviève.

Puis-je te refuser ce que tu désires, mon Jacques bien-aimé ? Il en sera ce que tu voudras. Ma volonté ne s’opposera jamais à la tienne.

Jacques.

Mais le veux-tu ?

Geneviève.

Oui, je le veux puisque tu le veux, mais trouves-tu que ce soit raisonnable ? nous sommes si jeunes tous les deux.

Jacques.

Nous sommes jeunes, sans doute. Mais notre position, la tienne surtout, n’est ni franche ni stable.

Geneviève.

Comment, pas stable ? Il est convenu que je serai