Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/394

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subrogé tuteur ; s’ils trouvent des inconvénients à notre prompt mariage, j’en abandonnerai la pensée, je n’en parlerai pas à mes parents, et nous suivrons notre premier projet.

Geneviève.

Merci, mon ami ; je sens que c’est plus raisonnable. »

Mlle Primerose et le notaire ne tardèrent pas à rentrer ; dès qu’ils furent assis, Jacques commença son attaque, qui surprit beaucoup le notaire et qui fit sourire Mlle Primerose. Jacques développa ses raisons avec tant de véhémence que Mlle Primerose se mit à rire bien franchement et que Geneviève ne put s’empêcher de l’imiter ; le notaire ne disait rien et réfléchissait.

Mademoiselle Primerose.

Voyons, grave notaire, quel est votre avis ? Parlez franchement.

Le notaire.

Ma foi, répondit-il, je n’y vois pas d’inconvénients. Si véritablement les suppositions de Jacques se réalisent, si Mlle Primerose subit avant l’âge la loi commune des hommes, que deviendrait en effet ma pupille ? Et si, comme le prévoit Jacques, il se trouvait blessé dans un combat, il ne peut convenablement s’établir entre une jeune personne et une demoiselle dont il n’est pas parent. Le mariage rendrait la position convenable et naturelle.

« Et votre avis à vous, Mademoiselle ?

Mademoiselle Primerose.

Le mien est conforme au vôtre, mon cher notaire.