Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/83

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je m’en vais », etc. Je ne comprends pas que papa ait laissé cet affreux homme demeurer dans notre maison. Heureusement que je pars après-demain. Et quand je reviendrai en vacances, je le ferai tellement enrager, qu’il faudra bien qu’il s’en aille. »

Pendant que Georges faisait ces réflexions, Geneviève et Rame parlaient à qui mieux mieux. On arriva ainsi au bout du pré, près d’un joli bosquet taillé dans le bois.

« À présent, dit Geneviève, cherchons les écrevisses.

Georges.

Avec quoi vas-tu les prendre ?

Geneviève.

Ah ! mon Dieu, tu as raison ! J’ai oublié les pêchettes, la viande et tout.

Georges, triomphant.

Voilà ce que c’est que de t’en aller comme une folle avec un nègre qui ne sait rien, et sans me prévenir, sans que j’aie pu préparer ce qu’il faut pour la pêche des écrevisses.

Geneviève.

Comme c’est ennuyeux ! Qu’allons-nous faire ?… Georges, veux-tu aller dire à Lucas de nous… ?

Georges.

Non certainement, je ne veux pas. Vas-y toi-même. Quant à envoyer ton nègre, c’est inutile parce qu’on ne l’écouterait pas.

Le nègre, riant.

Avoir pas chagrin, petite maîtresse ; Rame avoir écrevisses pour sa chère petite mam’selle.