Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/246

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Lucien.

Dis donc, Charlot, as-tu un sou ?

Charlot.

Oui, j’en ai deux ; pour quoi faire ?

Lucien.

Prête-les-moi donc pour avoir des pralines de chez Mme Jolivet.

Charlot.

Tu ne me les rendrais pas ; je te connais ! Tu dépenses toute ta fortune en tabac.

Lucien.

Tu n’es pas gentil ! C’est mal, ça, de refuser à un camarade.

Charlot.

Puisque tu ne me les rendrais pas.

Lucien.

Je te dis que si.

Charlot.

Je te dis que non.

Lucien.

Tu es un malhonnête, un mauvais camarade !

Charlot.

Avec quoi que tu me les rendrais ? Où ce que tu prendrais de l’argent ?

Lucien.

Ah bah ! on en trouve toujours de droite et de gauche.

Charlot.

Où ça ? Chez qui ?

Lucien.

Tu m’ennuies ! On trouve un tiroir ouvert à la maison, on y met la main, et on la retire avec une pièce qui s’est prise dedans.

Charlot.

C’est voler, ça !