Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/293

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Scène V.

Le curé, Valentin ; puis Désiré, apportant un pain.
Désiré.

Voilà, monsieur Valentin. J’ai été longtemps parce que le boulanger ne voulait pas donner de pain. Il a fallu que papa vînt l’acheter comme pour lui.

Valentin, soupirant.

Merci, mon enfant ; merci. Je te donne bien du mal, mais ton courage te soutient ; tu ne recules pas devant le pauvre forçat.

Désiré.

Ne parlez pas comme ça, monsieur Valentin ; c’est comme si vous m’insultiez quand vous dites de ces choses. Vous m’avez empêché bien des fois de faire des sottises ; je n’oublie pas cela, allez, et je vous aime bien ; et je suis très-content que papa me permette de rester avec vous comme apprenti. Nous serons toujours amis, je le sens bien.

Valentin.

Oui, mon petit ami ; toujours, s’il plaît à Dieu ! Je n’oublierai pas comment tu t’es comporté à mon égard depuis un mois que j’ai été frappé.