Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/297

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vous devez voir et aimer en lui un brave, un bon chrétien, une âme d’élite. Pas vrai, monsieur le curé ? Quant à moi, je méprise le sot, le lâche qui méprise le brave Valentin, et devant vous tous je lui témoigne ma reconnaissance de m’avoir sauvé la vie aux dépens de la sienne. (Le brigadier serre Valentin dans ses bras. Valentin, très-ému, le remercie et appelle sur lui les bénédictions de Dieu.)

Le curé.

Ce que vous faites, mon cher brigadier, est bien ! Ce que vous dites est juste et vrai. Comme vous, je proclame devant tous que j’aime et que j’estime Valentin ; et je déclare que notre devoir à tous est de l’aider à gagner sa vie honorablement en lui donnant du travail comme par le passé. Il n’a plus rien à nous cacher ; il peut parler sans honte de son passé ; il vous portera à tous une grande reconnaissance de votre généreux procédé. Il a déjà été fort touché de l’offre que lui a faite M. Grand, notre brave bourrelier, ancien soldat, et qui comprend bien l’honneur. Il lui donne son fils Désiré comme apprenti menuisier.

Plusieurs voix.

C’est bien, ça ! Nous en ferions autant.

D’autres voix.

Et nous ferons pour lui comme M. le curé et comme M. le brigadier.

Tous ensemble.

Vive Valentin ! vive notre ami Valentin ! (Le bruit