Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/312

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poches.) C’est singulier ! Je ne trouve pas… Qu’est-ce que j’en ai fait ?

Gudule.

Pas difficile à deviner ; tu l’as laissé à la maison.

Léonce, se tapant le front.

Ah ! je devine ! Je l’avais quand j’ai passé par la fenêtre ; il sera tombé sur l’omnibus quand j’ai sauté dessus.

Hector.

Écoute ! Léonce ! finis tes sottises. Tu penses bien que nous ne croyons pas un mot de ton omnibus ni de ta promenade impossible sur une arête de briques sur laquelle un rat n’aurait pu se tenir ; dis-nous franchement si tu as oublié la charade chez toi, ou si tu l’as laissée exprès parce que tu n’as pas copié ton rôle et que tu n’en sais pas le premier mot.

Léonce.

Je te dis que je l’avais sur moi.

Gudule.

Alors, va le chercher chez le pâtissier.

Léonce.

Je te prie de te taire, toi. Tu parles à tort et à travers, et tes paroles m’offensent.

Gudule.

Ah ! ah ! ah ! Monsieur se trouve offensé ! Bien des excuses à monsieur (elle fait une grande révérence) pour n’avoir pas cru aux énormes mensonges qu’il nous a débités !

Léonce, levant les épaules.

Vilaine sotte ! Si je ne me sentais la force de t’écraser comme une puce entre le pouce et l’index, je te répondrais comme tu le mérites.