Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/332

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venais pour expliquer que, dans la rue, un monsieur, un médecin m’avait guéri.

Gudule.

Encore un gros mensonge ! Et comment veux-tu qu’on te croie ? Est-ce possible qu’un monsieur qui passe se trouve être un médecin, que ce médecin guérisse les gens enragés dans une minute, et qu’il ait tout juste sur lui son remède contre la rage ? Tout ça est impossible ! Personne ne te croira.

Léonce.

Tu verras, tu verras. J’arrangerai si bien mon histoire, qu’elle aura l’air très vraie. Seulement, je voudrais bien qu’on ne prévînt ni papa ni maman. Tâche de l’empêcher, ma bonne Gudule. Cours après eux. Amène-les. Dis-leur que je revenais leur annoncer ma guérison. Va, Gudule, va vite. Je te promets, je te jure que je ne mentirai plus jamais.

Gudule.

Je veux bien tâcher de te sauver cette fois encore, puisque tu me promets de ne plus mentir. Mais je te prie, je te supplie, mon cher Léonce, tiens ta promesse. (Elle sort.)


Scène XIII

Léonce, seul.


Je suis inquiet… très inquiet. Sotte idée que j’ai eue là !… Pourvu qu’ils me croient !… Gudule a raison, ce n’est guère vraisemblable… Je lui ai promis de ne