Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/59

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vous entrerez au couvent ; jusque-là vous resterez dans votre appartement, vous vous promènerez avec Julie, une heure ou deux tous les jours ; et vous ne paraîtrez pas au salon. On vous apportera à manger dans vos chambres — Et vous, mes cousins (elle prend une voix douce), vous avez été bons et aimables pour Gizelle, qui vous aime beaucoup. Venez la voir souvent, surtout pendant qu’elle est malade, la pauvre enfant. Adieu, mes amis, au revoir bientôt. (Elle sort.)


Scène XXI

Blanche et Laurence sanglotent ; Louis, Jacques et Paul restent interdits et indignés.


Louis.

Mes pauvres cousines ! Ne pleurez pas ! Ce ne sera pas long. Je vais de suite écrire à Pierre, et avant trois jours il sera ici ; j’en suis certain.

Blanche, pleurant.

Mon Dieu, mon Dieu ! Cette pauvre Léontine ! Quel aveuglement !

Laurence, pleurant.

Et combien elle est injuste et méchante pour nous !

Blanche, pleurant.

Ne l’accuse pas trop, Laurence ! Elle ne sait pas ce qu’elle fait. Elle est si aveuglée par son amour pour Gizelle, qu’elle n’a plus sa tête et son cœur quand il est question d’elle.