Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Gerville.

Gizelle ! mon amour ! Vois comme tu fais de la peine à pauvre maman ! Vois comme elle pleure ! Va l’embrasser !

Gizelle.

Ça m’est bien égal, qu’elle pleure ! C’est elle qui est méchante pour Blanche et Laurence ! Pourquoi les a-t-elle enfermées dans leur chambre ? Je les veux, et je les aime plus que vous et plus que maman ! (M. Gerville tombe accablé sur une chaise.)

Léontine.

Voilà pourtant les scènes que nous subissons depuis trois jours !

M. Gerville.

Écoute, ma Gizelle, tu es trop bonne !

Gizelle.

Non, je ne suis pas bonne, je suis méchante !

M. Gerville.

Je veux dire que tu oublies toutes les taquineries, toutes les méchancetés de Blanche et de Laurence, pour ne songer qu’aux petits services qu’elles t’ont rendus ; mais moi qui t’aime et qui veux que tu ne sois pas tourmentée ni taquinée, je ne veux pas te laisser avec ces méchantes filles.

Gizelle.

Vous ne m’aimez pas, et maman ne m’aime pas, car je veux Blanche et Laurence, et vous les avez chassées et enfermées dans leur chambre pour que je ne les voie pas !

M. Gerville.

Que faire, Léontine ? Que faire ? (Léontine pleure et ne répond pas.)