Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/117

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Madame d’Orvillet.

Qu’as-tu donc, Félicie.

Félicie.

Un affreux mal de tête.

Madame d’Orvillet, froidement.

Il faut te coucher, ma fille : va te déshabiller et mets-toi dans ton lit. »

Félicie, enchantée de se trouver débarrassée de la noce, alla vite se recoucher. À peine était-elle dans son lit que sa bonne lui apporta une lettre de Cunégonde. Félicie lut avec consternation les lignes suivantes :

« Ma chère Félicie, dites-moi si vous mettez une robe de soie ou une simple robe blanche pour la noce des Robillard. Ils nous ont invités ; maman nous emmène ; ce sera très amusant ; d’abord il y aura un très bon dîner ; papa leur a prêté sa fille de cuisine : et puis nous nous moquerons bien de tous ces paysans, n’est-ce pas ? Ce sera très amusant. Nous danserons entre nous pour ne pas toucher leurs mains sales.

« Répondez-moi vite, ma chère Félicie ; que faut-il mettre ?

« Votre amie,
« Cunégonde de Castelsot »


« Mon Dieu ! mon Dieu ! qu’ai-je fait ? se dit Félicie. Comment pouvais-je croire que mes amis consentiraient à assister à ce sot mariage ? Et comment faire pour y aller à présent ?… Je ne peux pas me