Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/16

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Laurent et Anne ; de là nous irons faire une visite au château de Castelsot…

Félicie, vivement.

Vous irez à Castelsot ? Je voudrais bien y aller aussi ; j’aime beaucoup Mlle Cunégonde et M. Clodoald.

Madame d’Orvillet.

Comment veux-tu y aller, fatiguée comme tu l’es ? C’est deux fois aussi loin que la maison de Germain.

Félicie.

Je me sens mieux maintenant ; je crois que marcher me fera du bien.

Madame d’Orvillet.

Non, non, mon enfant, il faut bien te reposer ; ce soir, tu feras une petite promenade dans les champs ; ce sera bien assez.

Félicie.

Oh ! maman, je vous en prie ! Je vous assure que je me sens très bien.

Madame d’Orvillet.

Tu seras mieux encore ce soir. Va rejoindre ta bonne. Viens, Laurent ; allons chercher la petite Anne et partons. »

Félicie, restée seule, se mit à pleurer.

« C’est ennuyeux que maman ne m’ait pas dit qu’elle irait chez Cunégonde et Clodoald ; je parie qu’elle l’a fait exprès pour me punir. Si j’avais pu le deviner, je n’aurais pas fait semblant d’être fatiguée. Ces visites chez les bonnes gens du village sont si ennuyeuses ! Et puis, comme