Ce n’est pas de droit. On peut exiger que je travaille dans les temps pressés.
Et c’est toujours temps pressé pour MM. les fabricants. Et les enfants, les occupe-t-on ?
Quand ils ont dix ans, monsieur le comte, on leur donne de l’ouvrage à cinquante centimes par jour.
Le travail est-il fatigant, difficile ?
Sauf qu’on est assis tout le temps du travail, ce n’est pas trop dur.
Et les enfants, travaillent-ils dehors ?
Non, monsieur le comte, à l’atelier ; ils ne sortent pas.
Et ont-ils leur dimanche ? Peuvent-ils aller au catéchisme, à l’école, dans la semaine ?
Pas quand on a besoin d’eux.
Et on aura toujours besoin d’eux. Écoute, Diloy, plutôt que d’entrer là-dedans et y fourrer tes enfants, reste chemineau et travaille à la terre. Tu perdras tes enfants ; ils n’auront aucune religion, aucune instruction ; ils seront chétifs et malingres.