Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/277

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Gertrude.

Ah bien ! mon tour viendra bientôt ; ce sera toi qui me consoleras alors, car j’aurais beaucoup de chagrin d’être grondée par lui.

Félicie.

Pourquoi ça ?

Gertrude.

Parce que je l’aime beaucoup et parce que, s’il me gronde, c’est que je l’aurai mérité.

Félicie.

Il n’y a pas de quoi avoir du chagrin ; moi, cela ne me fait rien quand on me gronde : cela m’ennuie, voilà tout.

Laurent, accourant.

Mais arrivez donc, arrivez donc, voilà les Marcotte qui se disputent, et nous ne pouvons rien faire. »

Ils entrèrent tous chez les Marcotte et ils les trouvèrent en face l’un de l’autre, criant à qui mieux mieux.

Marcotte.

Je te dis que t’es sotte comme tout. Je ne veux point que tu mettes ma belle redingote en paquet.

Mère Marcotte.

Et je te dis que je la mettrons tout de même. T’as pas plus d’intelligence qu’un bourri. Crois-tu que je vas promener tes habits un à un d’ici à notre maison ?

Marcotte.

Si tu ne les prends point, je les porterai, moi, et chaque voyage te vaudra une bonne gifle.