Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/278

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Mère Marcotte, se rapprochant de son mari.

Ah ! tu crois ça, toi ? Est-ce que je n’avons pas bec et ongles pour me défendre contre toi, vieux serin ?

Marcotte, avançant vers sa femme.

Je saurai bien te réduire, vieille criarde.

Gertrude, se mettant entre eux.

Mes amis, pourquoi vous querellez-vous ainsi ? Ce n’est pas bien.

Marcotte.

Quoi donc que je puis faire, mam’selle ? Cette sotte femelle veut me gâter ma belle redingote ; je l’ai prise la fourrant zà force dans un paquet de linge sale.

Mère Marcotte.

T’es un menteur ; c’était du linge tout blanc et je la fourrais bien gentiment.

Marcotte.

Tu appelles ça gentiment, que tu tapais dessus comme sur une gerbe de blé.

Mère Marcotte.

Et toi qui me tapais sur le dos comme un vieux scélérat que tu es.

Marcotte.

Pourquoi que tu ne voulais pas m’écouter ?

Mère Marcotte.

Et pourquoi que tu t’en mêlais ? Est-ce l’affaire d’un homme, ça, de plier du linge et des habits ?

Marcotte.

Est-ce l’affaire d’une femme, ça, que de chiffonner zet endommager la redingote de son mari ?