Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/313

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Laurent.

Tu comptes mon oncle pour rien ? Parce qu’il est militaire, fallait-il le laisser tuer par ces trois méchants Arabes ?

Anne.

Mon oncle, c’est bien plus que toi. Toi, tu es méchante et tu grognes toujours ; et mon oncle est excellent ; tout le monde l’aime et il nous aime tous… excepté toi.

Félicie.

Oh ! tu n’as pas besoin de me dire que mon oncle ne m’aime pas : je sais qu’il me déteste.

Gertrude.

Tu as bien tort, Félicie, de le dire et de le croire. Comment mon oncle, qui est si bon, pourrait-il détester la fille de sa sœur ? »

Tout en causant ou plutôt en discutant, Gertrude, aidée de Juliette et d’Anne, avait tout ramassé et replacé dans la petite charrette.

Gertrude.

À présent, Laurent, donne-moi la corde.

Laurent.

La voici ! Comme je n’ai trouvé personne à la ferme, j’ai pris nos deux cordes à sauter, que j’ai attachées ensemble.

Félicie.

Une de ces cordes est à moi. Je ne veux pas qu’on prenne ma corde pour des petits paysans. Rends-la-moi.

Laurent.

Oh ! Félicie, je t’en prie, laisse-la-nous ; c’est