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Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/79

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a pris la peine de nous avertir et de nous accompagner ; et, sans lui, l’ours se serait jeté sur nous et nous aurait peut-être dévorés.

Félicie.

Il nous a accompagnés pour avoir les cent francs. Ces paysans ne pensent qu’à gagner de l’argent.

Laurent.

Tu es une ingrate ; ce pauvre homme ne pensait qu’à nous rendre service.

Félicie.

Laisse-moi donc tranquille ; je déteste cet homme grossier qui fait semblant d’être bonhomme.

Laurent.

Il ne fait pas semblant ; il est très bon, et nous irons demain savoir de ses nouvelles.

Félicie.

Ah ! par exemple ! c’est trop fort ! Aller savoir des nouvelles d’un chemineau, et d’un méchant chemineau comme celui-là !

Madame d’Orvillet.

Félicie, je te prie de te taire ; tu dis autant de sottises que de paroles. Tu as un orgueil qui me fait une vraie peine ; nous irons demain savoir des nouvelles de ce bon chemineau, et je veux que tu viennes avec nous.

Félicie.

Oh ! maman, je vous en prie, laissez-moi à la maison. J’ai peur de ce vilain homme ; je suis sûre qu’il nous fera du mal.