— Moi… j’ai… déjà dix ans, répondit François en rougissant.
C’est beaucoup, dix ans ! C’est plus que Bernard.
Qui est Bernard ?
C’est mon frère. Il est très bon. Je l’aime beaucoup. Il n’est pas ici à présent ; il prend une leçon chez M. le curé.
Ah ! moi aussi je dois aller prendre des leçons chez M. le curé, tout près d’ici, à Druny.
C’est comme Bernard ; il y va aussi à Druny. Tu es donc près de Druny ?
Tout près ! Il faut dix minutes pour aller de chez nous chez le curé.
Pourquoi n’es-tu jamais venu nous voir ?
Parce que je ne demeurais pas ici ; papa était en Italie pour ma santé ; les médecins disaient que je deviendrais droit et grand en Italie ; et, au contraire, je suis plus bossu qu’avant, ce qui me chagrine beaucoup.
Écoute, François, ne pense pas à cela ; je t’assure que tu es très gentil ; n’est-ce pas, Christine ?