Page:Ségur - François le bossu.djvu/27

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parents, sans patrie, sans fortune ! Mais il faut avoir courage. Tout s’arrangera avec l’aide de Dieu ; ayons confiance en lui, mon cher Monsieur. Courage ! Vous voyez que vous voilà chez Mme de Cémiane sans savoir comment. C’est un commencement de protection. Tout ira bien ; soyez tranquille. »

Le pauvre Paolo regarda M. de Nancé d’un air sombre et ne répondit pas ; il ne parla plus jusqu’au retour au château.

Les enfants restèrent un peu en arrière pour ne pas se trouver trop près de ce Paolo qui inspirait aux petites filles une certaine terreur.

« Qu’est-ce qu’il disait donc des Autrichiens ? demanda Christine. Il avait l’air si en colère.

gabrielle.

Il disait que les Italiens brûlaient des Autrichiens, et que ses sœurs battaient… leurs habits, je crois ; et puis qu’ils tuaient tout, même les parents et les maisons.

christine.

Qui tuait ?

gabrielle.

Eux tous.

christine.

Comment, eux tous ? Qu’est-ce qu’ils tuaient ? Et pourquoi les sœurs battaient-elles les habits ? Je ne comprends pas du tout.

gabrielle.

Tu ne comprends rien, toi. Je parie que François comprend.