Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/119

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Jean.

Bah ! deux petits coups de rien du tout ; et c’était par bonté, encore.

Jeannot.

Comment, par bonté ? Tu appelles ça bonté, toi ?

Jean.

Certainement, puisque c’était pour te rendre plus gentil ; et il y est arrivé, tout de même. Ce bon M. Kersac, qui nous fait faire douze lieues en carriole !

Jeannot.

Parce que ça l’amusait de causer.

Jean.

Pas du tout, ça ne l’amusait pas ; c’était par bonté. Puis il nous fait souper avec lui, déjeuner avec lui ; il paye notre coucher.

Jeannot.

Coucher, pas cher ! De la paille dans une écurie.

Jean.

Est-ce que nous avons si bien que ça chez nous ?… Puis il nous paye notre voyage. Il nous fait arriver à Paris en vingt-quatre heures au lieu de trente jours. C’est à ne pas y croire !

Jeannot.

Oui, quant à ça, il n’y a rien à dire. C’est véritablement une bonne chose… Mais que ferons-nous si nous ne trouvons pas Simon ?

Jean.

Allons ! voilà que tu vas recommencer la même histoire. Je te l’ai déjà dit : nous le chercherons et nous finirons bien par le trouver. »