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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/120

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Jeannot n’avait pas l’air bien rassuré, et il recommençait à geindre, lorsque le chef de train entra.

« Vous voilà ! c’est bien ! Venez et suivez-moi. Vite, je suis pressé. »

Il sortit précipitamment, suivi des enfants, qui ne le quittaient pas des yeux, tant ils avaient peur de s’en trouver séparés. Ils arrivèrent à la place de la gare, sur le boulevard Montparnasse. Le chef de train les fit monter dans un petit fiacre, et donna ordre au cocher de les mener rue Saint-Honoré, no 263. Pour plus de précaution :

« Donnez-moi votre numéro, dit-il au cocher ; s’il arrive quelque aventure aux enfants, c’est vous qui en serez responsable : ainsi gare à vous !

Le cocher.

Soyez tranquille, monsieur, je les débarquerai sans accident, j’espère bien… Vous dites…

Le chef de train.

Rue Saint-Honoré, no 263. »

Le cocher remonta sur son siège.

« Adieu, monsieur, et merci », cria Jean au chef de train.

Le fiacre s’ébranla et se mit en marche. Les enfants regardaient avec admiration ; tout leur paraissait magnifique malgré l’heure matinale, le silence des rues, l’absence de mouvement. Quand la voiture arrêta devant le no 263 de la rue Saint-Honoré, ils croyaient être partis depuis quelques minutes seulement.

« Allons, messieurs, descendez, nous voici