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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/15

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Jean frémit un instant à la pensée de devoir faire seul un si long voyage et d’entrer seul dans Paris la grande ville, si grande, avait écrit son frère, qu’il ne pouvait pas en faire le tour dans une seule journée. Mais il se rassura bien vite et résolut de le trouver, quand il devrait chercher toute la nuit.

Lui et sa tante continuèrent leurs recherches sans plus de succès.

« Mauvais garçon ! murmurait-elle. Détestable enfant !… Si tu pars sans lui, mon petit Jean, et qu’il me revienne après ton départ, je ne le garderai pas, il peut en être sûr.

Jean.

Où le mettriez-vous donc, ma tante ?

La tante.

Je le donnerais à ta mère.

Jean.

Oh ! ma tante ! Ma pauvre maman qui ne peut pas me garder, moi, son enfant !

La tante.

Eh bien, n’est-elle pas comme moi la tante de ce Jeannot, la sœur de sa mère ? Chacun son tour ; voilà bientôt trois ans que je l’ai ; il m’a assez ennuyée. Au tour de ta mère, elle s’en fera obéir mieux que moi. »

Pendant que la tante parlait, Jean, qui furetait partout, eut l’idée de regarder dans une vieille niche à chien, et il vit Jeannot blotti tout au fond.

« Le voilà, le voilà ! s’écria Jean. Voyons, Jeannot, viens, puisque te voilà trouvé. »

Jeannot ne bougeait pas.