Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/203

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grand genre. La musique se composait d’un violon, d’une clarinette et d’un piano. M. Abel arriva à dix heures, comme il l’avait annoncé ; Simon le présenta à M. et à Mme Amédée et aux jeunes personnes. Patronné par un aussi élégant danseur, M. Abel eut le plus grand succès. Ses habits étaient aussi beaux que ceux de Simon, faits sur le même modèle ; il semblait qu’ils fussent de la même fabrique. Simon recommanda M. Abel aux soins tout particuliers de Mlle Aimée et de Mlle Yvonne. Abel dansa avec l’une et avec l’autre, puis encore avec Mlle Aimée, à laquelle il fit un éloge éloquent et touchant de son ami Simon ; Mlle Aimée trouva que M. Abel était un homme charmant.

« Et puis si bien habillé ! Tout semblable à Simon ; ce qui indique, dit-elle à ses amies, que ce sont des hommes d’ordre et de bon goût. »

M. Abel causa beaucoup avec M. et Mme Amédée, qui l’écoutaient avec un intérêt visible. Le bal languissait ; on mangeait plus qu’on ne dansait. M. Abel communiqua cette observation aux danseurs et leur proposa d’animer la soirée.

Mais comment ? Personne ne trouvait le moyen.

« Je l’ai, moi, messieurs, dit M. Abel ; mais il faut de l’ensemble pour que ce soit vraiment amusant.

— Qu’est-ce donc ? dirent les danseurs.

M. Abel.

D’abord, il faut nous réunir tous danseurs ; personne autre ne doit être dans le secret.

— Et nous, et nous ? s’écrièrent les demoiselles.