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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/225

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Simon.

Oh ! monsieur, c’est impossible ! Un pauvre garçon comme moi !

M. Abel.

C’est pourtant vrai. Hier, toute la soirée, je me suis occupé de toi, et ce que je te dis est positif. Les parents vous trouvent tous les deux un peu jeunes pour vous marier tout de suite, mais ils m’ont dit qu’ils te verraient avec plaisir venir chez eux le plus souvent possible.

Simon.

Monsieur, je ne puis croire à un pareil bonheur ! Moi qui n’ai rien…

M. Abel, souriant.

Quant à la fortune, mon ami, on ne sait pas ce qui peut arriver ; tu peux avoir tes gages augmentés ; tu peux arriver à être premier garçon ou surveillant, associé même.

Simon.

Il faudrait pour cela, monsieur, que je fusse dans la maison depuis dix ans pour le moins.

M. Abel.

On ne sait pas… on ne sait pas les idées qui passent par la tête d’un maître de café. M. Métis n’est plus jeune ; il t’aime beaucoup ; il a grande confiance en toi ; on aime à avoir un associé intelligent, honnête.

Simon.

Mais ça ne suffit pas, monsieur ; il faut avoir de l’argent, de quoi faire un cautionnement.

M. Abel.

Qu’à cela ne tienne, mon ami ; je suis là pour