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XVII

SECONDE VISITE À KÉRANTRÉ


Depuis plus de deux ans qu’Hélène Dutec s’était séparée de son enfant, elle avait reçu bien régulièrement des nouvelles, tantôt de Jean, tantôt de Simon. Elle se réjouissait de les voir heureux, et elle recevait très souvent des sommes d’argent qui dépassaient ses espérances. C’était tantôt Jean, tantôt Simon qui lui envoyaient vingt francs, quelquefois même quarante francs. L’aisance, le bien-être régnaient dans son petit ménage. Le bon Kersac y était toujours pour quelque chose ; il se passait rarement une quinzaine sans qu’il vînt lui faire une visite ; chaque fois il apportait de quoi se contenter, disait-il.

« Car, ma bonne dame Hélène, tel que vous me voyez, je suis diablement égoïste ; ainsi, l’autre jour, je vous ai apporté une couple de chaises ; aujourd’hui ne voilà-t-il pas qu’il me faut un fau-