Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/26

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Hélène.

Je ne sais pas qui elle est, monsieur le curé. Je viens de la trouver dans l’église ; elle cherchait sa maman, que je pensais trouver chez vous.

Le curé.

Je n’ai vu personne ; c’est singulier tout de même. Comment t’appelles-tu, ma petite ? ajouta-t-il en caressant la joue de la petite.

La petite fille.

J’ai faim ! Je voudrais manger. »

Le curé alla chercher du pain, du raisiné et un verre de cidre ; la petite mangea et but avec avidité.

Pendant qu’elle se rassasiait, Hélène expliquait au curé qu’elle était venue lui demander une dernière bénédiction pour le voyage qu’allaient entreprendre les enfants.

Le curé.

« Quand donc partent-ils ?

Hélène.

Demain matin de bonne heure, monsieur le curé.

Le curé.

Demain, déjà ! Je vous bénis de tout mon cœur et du fond du cœur, mes enfants. N’oubliez pas de prier le bon Dieu et la sainte Vierge de vous venir en aide dans tous vos embarras, dans vos privations, dans vos dangers, dans vos peines. Ce sont vos plus sûrs et vos plus puissants protecteurs… Et quant à cette petite, mère Hélène, emmenez-la chez vous jusqu’à ce que sa mère revienne la