Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mon bon, cher bienfaiteur, ayez pitié de lui, pardonnez-lui, sauvez-le.

M. Abel.

Écoute, mon enfant, pour toi, par amitié pour toi, je ferai ce que tu me demandes, mais…

Jean, en joignant les mains.

Vraiment ! Oh ! monsieur ! Oh ! monsieur ! Je ne dis rien, mais voyez ce que vous dit mon cœur.

M. Abel, souriant.

Je vois et je le remercie, mon enfant ; mais entendons-nous. Pour le placer, il faut que je sache tout. Parle-moi bien franchement, comme à un ami que tu ne veux pas tromper ; réponds seulement aux questions que je vais te faire. Le crois-tu honnête ?

Jean, hésitant et baissant les yeux.

Non, monsieur.

M. Abel, souriant.

Bon ! Et d’un ! Le crois-tu actif, laborieux ?

Jean, de même.

Non, monsieur.

M. Abel.

Et de deux ! Le crois-tu religieux ?

Jean.

Non, monsieur.

M. Abel.

Et de trois ! Le crois-tu serviable, obligeant ?

Jean.

Non, monsieur.

M. Abel.

Quatre ! Le crois-tu sincère, loyal ?

Jean.

Non, monsieur.