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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/438

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Suzanne, souriant.

Si vous ne le comprenez pas, demandez-en l’explication à maman ; elle vous la donnera. La voici qui vient, tout juste ; je me sauve. »

Et Suzanne disparut en courant.

Madame de Grignan.

Eh bien, qu’y a-t-il donc, Abel ? Suzanne s’enfuit et vous êtes tout interdit.

Abel.

Il y a de quoi, chère madame. Si vous saviez ce que vient de me dire Suzanne ! »

Et Abel répéta mot pour mot sa conversation avec Suzanne.

Madame de Grignan.

Elle a parfaitement raison, mon ami. Et je dis comme elle.

Abel, vivement ému.

Madame ! chère madame ! Comprenez-vous bien toute la portée de vos paroles ? Ne pourrais-je me figurer… que si j’osais… vous demander Suzanne, vous me la donneriez ?

Madame de Grignan.

Certainement vous pourriez le croire ; je vous la donnerais, et avec un vrai bonheur, et Suzanne en serait aussi heureuse que nous le serions, mon mari et moi.

Abel.

Serait-il possible ? Comment ! ce vœu que je renfermais dans le plus profond de mon cœur, serait exaucé ? Suzanne serait ma femme ? de votre consentement ? du sien ?