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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/72

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Jean.

Merci bien, madame ; nous n’avons pas marché ; c’est M. Kersac qui a bien voulu nous prendre dans sa carriole ; ainsi je vous remercie bien de votre bonté, madame ; mais… mais… pour dire vrai, nous n’avons pas les moyens de payer du cidre dès la première journée de route.

La femme.

Je ne comptais pas te le faire payer, mon ami ; et tu l’auras tout de même, car tu me parais un bon et honnête garçon. »

La femme prit sur la table une bouteille de cidre et la donna à Jean avec un verre. Jean remercia beaucoup et courut faire voir à Jeannot ce qu’on lui avait donné. Ils se régalèrent de leur mieux et s’étendirent sur la paille en attendant Kersac. Il revint à l’heure précise, attela bien vite, fit monter Jean dans la carriole, et appela Jeannot, qui ne répondit pas.

« Tant pis pour lui ; partons », dit Kersac.

Jean.

Pas sans Jeannot, monsieur ; vous voudrez bien l’attendre ; je vais courir le chercher.

Kersac.

Ma foi non, je suis pressé ; en route. »

Jean sauta à bas de la carriole.

Jean.

Adieu, monsieur, et bien des remerciements pour toutes vos bontés.

Kersac.

Eh bien ! qu’est-ce que tu fais donc ? Puisque je t’emmène.