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Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/73

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Jean.

Pardon, monsieur, je ne peux pas partir sans Jeannot. Je ne laisserai pas Jeannot tout seul.

Kersac.

Ah bah ! ne t’inquiète donc pas de ce garçon ; il te rejoindra quelque part.

Jean.

Non, monsieur, il aurait trop peur ; il en mourrait. »

Jean salua Kersac et allait partir pour aller à la recherche de Jeannot, lorsque Kersac le rappela.

« Jean ! viens donc ! Diable de garçon ! Je ne partirais pas sans toi, c’est convenu. Va vite chercher ton protégé, je t’attendrai.

— Merci, monsieur », cria Jean d’un air joyeux.

Et il partit pour chercher Jeannot, qu’il trouva endormi sur la paille dans l’écurie.

« Jeannot, vite, lève-toi ; partons, M. Kersac t’attend. »

Jeannot se frottait les yeux, dormait encore à moitié. Jean parvint à le réveiller et à l’entraîner dans la cour où attendait Kersac.

« Allons donc ! cria Kersac. Avance, traînard. Tire-le, Jean ; donne-lui une poussée. »

Jeannot, tout à fait réveillé par ces cris, monta assez lestement dans la carriole et s’y étendit pour se rendormir, pendant que Jean s’établissait près de Kersac. Ils partirent au grand trot.