Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/76

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Jean.

Il ne m’embarrasse pas, monsieur, au contraire ; je sais que je lui suis utile.

Kersac.

Il ne peut pas en dire autant pour toi… Écoute, Jean, ajouta-t-il après quelques instants de réflexion, veux-tu faire une chose ? Ne va pas à Paris, reste avec moi ; je te serai un bon maître ; j’aurai soin de ta mère. Et je ramènerai ton Jeannot chez lui.

Jean.

Vous êtes bien bon, monsieur, je suis très reconnaissant, mais je ne peux pas, monsieur.

Kersac.

Pourquoi ça ?

Jean.

Parce que maman m’a fait partir pour m’envoyer à Paris ; mon frère Simon nous attend tous deux, Jeannot et moi. Il faut que j’obéisse à maman ; je ne sais pas quelles sont ses raisons pour nous envoyer à Simon ; peut-être serait-elle mécontente si j’entrais chez vous sans l’avoir consultée. Et puis, le pauvre Jeannot, que deviendrait-il sans moi ?

Kersac.

Il resterait au pays ! Pas plus malheureux que ça.

Jean.

Mais, monsieur, ma tante n’a pas de quoi le nourrir, ni maman non plus. Il faut qu’il travaille ; et chez nous, nous ne trouvons pas d’ouvrage.

Kersac.

Alors n’en parlons plus. Peut-être te retrou-