aide, à toi, pauvre petite créature du bon Dieu. Le général a eu l’idée de te prendre ; elle lui a passé de suite, il en a ri lui-même.
Comment le savez-vous, puisqu’il n’est pas revenu vous voir ?
Il m’a envoyé Moutier pour me le faire savoir. Je te pardonne ce que tu viens de dire, mon ami, et je ne t’en offre pas moins un asile chez moi tant que tu ne trouveras pas mieux. Mettons-nous à table et dînons sans songer à ce qui s’est passé entre nous. »
Le bon curé passa dans la salle où l’attendaient son dîner et sa servante ; Torchonnet, un peu honteux, demi-repentant et indécis, se mit à table et mangea comme s’il n’avait rien qui le troublât. Il n’en fut pas de même du curé, qui était triste et qui réfléchissait sur les moyens de ramener Torchonnet à de meilleurs sentiments. Il résolut de redoubler de bonté à son égard et de n’exiger de lui que de s’abstenir de mal faire.