Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/121

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caroline.

Si le bon Dieu faisait comme toi, Gribouille, nous ne serions pas heureux.

gribouille.

Le bon Dieu n’a jamais eu de sœur offensée.

caroline.

Non, mais il a eu une mère ! c’est bien pis !

gribouille.

Tiens, c’est vrai !… Au fait, puisque nous entrons chez Mme Delmis, qui nous l’a demandé elle-même, je peux bien lui pardonner… Décidément, je lui pardonne. »

Caroline ne répondit que par un sourire et entra chez Mme Piron, à laquelle elle remit, comme aux autres dames, l’ouvrage qu’elle n’avait pas le temps de finir.

« C’est fort ennuyeux ! dit Mme Piron avec humeur. On ne se charge pas d’un travail qu’on ne veut pas faire ! Ce n’est pas délicat du tout, mademoiselle !

caroline.

Madame sera assez juste pour comprendre que je ne pouvais pas prévoir la mort de ma pauvre mère, ni l’offre de Mme Delmis.

madame piron.

Vous pouviez faire attendre Mme Delmis jusqu’à ce que vous eussiez terminé mes robes. Elle ne serait pas morte pour attendre, ni vous non plus, je pense.