Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/122

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caroline.

Mme Delmis se trouve fort embarrassée à cause du départ de Mlle Rose…

madame piron.

Rose l’a quittée ? J’en suis bien aise ! Ce sera une bonne leçon ; cela lui apprendra, à traiter ses domestiques avec plus de bonté… Ah ! Rose est partie ! Savez-vous pourquoi ? Racontez-moi cela, Caroline.

caroline.

Je n’y étais pas, madame ; je ne sais rien et je ne puis rien raconter a madame.

madame piron.

Voyons, ma petite Caroline, ne soyez pas si discrète ; je n’en parlerai à personne, je vous jure. Y a-t-il eu une scène ? Est-ce Rose qui est partie, ou est-ce Mme Delmis qui l’a renvoyée ? Qu’a dit M. le maire ? a-t-il été prévenu du départ de Rose ?

caroline.

Je demande pardon à madame, mais en vérité je ne sais rien de ce que me demande madame.

madame piron.

Petite sotte ! Vous faites la renchérie comme si vous faisiez déjà partie de la famille de ces Delmis. Allez, vous n’y tiendrez pas longtemps : c’est moi qui vous le dis… Une femme exigeante, avare, colère, coquette, insupportable… Je vous souhaite bien du plaisir dans votre nouvelle condition. Vous faites bien d’apprendre à vous taire ; il y en aurait