Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/136

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gribouille.

Vous perdre ! Mais je vous retrouve, au contraire.

rose.

Non, ce n’est pas ça. Ne dites pas que vous m’avez rencontrée, que je suis ici, dans cette grange.

gribouille.

Pourquoi ne le dirais-je pas ? Il n’y a pas de mal à ça. Caroline ne sera pas fâchée, j’en suis sûr.

rose.

Oh ! Gribouille ! si on sait que je suis ici, on viendra me prendre pour me mettre en prison ; les gendarmes viendront.

gribouille.

Les gendarmes ! Aïe ! aïe ! C’est différent. Mais pourquoi ? qu’avez-vous fait ?

rose.

J’ai battu M. le maire ; j’ai cassé la vaisselle.

gribouille.

Ah ! c’est vous qui avez fait ce bel ouvrage ! Y en avait-il ! j’ai passé deux heures à enlever les morceaux… Et on va vous mettre en prison pour cela ?

rose.

Oui, le maire l’a dit, et je me suis sauvée ; je, me suis cachée ici ; mais j’ai bien faim, et j’allais chez M. le curé pour avoir du pain et le prier de demander grâce pour moi à M. Delmis. J’ai peur de la prison !