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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/163

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robe (car elle est laide, monsieur ; monsieur peut bien me croire quand j’affirme), sur une laide robe, dis-je, et sur une tête coiffée !… coiffée !… Enfin, puisque monsieur trouve madame jolie comme ça, je n’ai rien à dire ; mais… certainement si j’étais de monsieur, je ferais enlever à madame sa coiffure,… et… elle n’en serait que mieux,… c’est-à-dire je ne dis pas que madame serait tout à fait jolie,… non,… je ne dis pas cela,… mais elle serait… pas mal enfin, pas à lui rire au nez.

— Gribouille, Gribouille, reprit M. Delmis en fronçant le sourcil, tu vas te brouiller avec ma femme et avec moi, si tu parles comme tu le fais.

gribouille.

Pas de danger, monsieur, que je dise à madame ce que je dis à monsieur. Mais je pense bien que monsieur ne m’en voudra pas, ne me trahira pas, et que Caroline non plus ne saura pas comme j’ai parlé. Caroline m’avait bien dit : « Ne parle pas d’âge devant madame. »

monsieur delmis.

Ah ! Caroline t’a dit cela.

gribouille.

Oui, monsieur ; et moi qui l’ai oublié et qui dis devant madame qu’elle paraît vieille ! Ah ! Caroline a raison d’être en colère contre moi ! Mon Dieu ! mon Dieu ! suis-je donc malheureux ! Caroline qui m’en veut !