Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/209

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laisser sortir d’ici, où tu es bien, n’est-ce pas ? Dis, Caroline, n’est-ce pas que tu es bien ? »

Les larmes de Caroline l’empêchent de répondre, elle embrasse son frère en répétant : « Pauvre garçon ! pauvre garçon ! » Gribouille sanglote.

Mme Delmis reste indécise ; enfin, elle s’approche de Caroline et lui dit :

« Ne pleurez pas, Caroline ; j’ai parlé trop vite, dans un moment d’impatience. Vous resterez, et Gribouille aussi, mais à la condition qu’il ne touche à rien qu’à son balai et à son plumeau, et qu’il ne fasse pas autre chose que frotter, balayer, nettoyer les appartements, enfin ce qui concerne son service.

caroline.

Je remercie bien madame de sa bonté ; je ferai mon possible pour satisfaire madame.

gribouille.

Je remercie bien madame de sa bonté ; je ferai mon possible…

caroline.

Mais tais-toi donc, et reste tranquille.

gribouille.

Et pourquoi ne remercierais-je pas madame, puisque tu la remercies bien ? et pourquoi ne dirais-je pas à madame que j’accepte ses conditions, et que je jure (Gribouille étend le bras) de ne toucher à rien qu’à mon balai et mon plumeau, et de ne rien faire que frotter (sans brosse bien entendu), balayer et nettoyer les appartements ? »

Mme Delmis se met à rire ; Caroline paraît in-