Aller au contenu

Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

brigadier, impossible ! Une personne comme vous ! si pieuse, si bonne, si honnête, si active, si adroite !

caroline.

C’est pourtant vrai, monsieur. Je vous remercie bien de la bonne opinion que vous avez de moi. C’est une grande consolation, dans l’abandon, de trouver une personne qui vous estime et qui vous protégerait au besoin.

le brigadier.

Oh ! quant à ça, oui, mademoiselle ; je vous protégerais avec le même zèle et la même affection que si vous étiez ma sœur.

— Et moi ? dit Gribouille.

le brigadier.

Toi aussi, mon bon garçon ; toi aussi, mon pauvre innocent.

gribouille.

Bon ! voilà que nous pouvons vivre tranquilles et ne pas nous tourmenter, puisque le brigadier s’établit notre protecteur.

caroline.

Tais-toi, Gribouille, tu abuses des bonnes paroles de monsieur.

gribouille.

Comment veux-tu dire que j’abuse ? Le brigadier est-il un menteur ?

caroline.

Tais-toi donc, Gribouille : tu parles toujours trop.

gribouille.

Non, Caroline, je ne dis rien de trop, et je veux