Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/241

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te prouver que le brigadier est un honnête homme, incapable de mentir ; et, puisqu’il dit qu’il nous protégera, je dis, moi, qu’il nous protégera !

caroline.

Je ne dis pas non ; mais j’ai eu peur que tu n’en demandes trop.

gribouille.

Trop ! Est-ce qu’on demande jamais trop à un frère ? Tu n’as donc pas entendu ce que le brigadier a dit tout à l’heure, qu’il te protégerait comme si tu étais sa sœur. Moi qui suis ton frère, demande-moi tout ce que tu voudras, et tu verras si je le ferai et comment je le ferai. »

Caroline n’osa pas répliquer, de peur que Gribouille ne demandât au brigadier quelque chose d’exorbitant, comme de leur trouver une position, ou de les faire garder chez M. Delmis, ce qu’elle ne voulait pas. Le brigadier, qui avait écouté en souriant le raisonnement de Gribouille, s’aperçut de l’embarras de Caroline et lui dit gaiement :

« Votre frère a raison, mademoiselle Caroline ; je suis prêt à vous aider de tout mon pouvoir ; dites-moi seulement en quoi je pourrais vous être utile.

caroline.

En quittant Mme Delmis, je compte me remettre chez moi avec mon frère et reprendre mon travail de couturière. Je vous remercie bien de votre bonté, monsieur le brigadier ; si j’ai, dans l’avenir, besoin d’un conseil ou d’un appui, je me souvien-