Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/304

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mourir : te souviens-tu comme maman avait l’air doux et content après qu’elle était morte ?… Et puis,… vois-tu, Caroline,… j’ai peur que Maman ne soit fâchée contre moi.

caroline.

Fâchée ? Pourquoi ?

gribouille.

Parce que… tu sais bien,… ce méchant Jacquot,… il est mort,… il est avec maman… Il dit que c’est moi qui l’ai tué,… il dit toutes sortes de méchancetés… Tu sais comme il est menteur et méchant. Alors, vois-tu,… je voudrais dire à maman que Jacquot est un menteur.

— Pauvre frère ! pauvre frère ! répéta Caroline avec tristesse. Sois tranquille, Gribouille : Jacquot n’est pas avec maman.

gribouille.

Pourquoi cela ? puisqu’il est mort.

caroline.

Parce qu’il est une bête, et que les bêtes ne sont pas au ciel avec les hommes.

gribouille.

Avec les hommes, non ; mais avec les femmes ?

— Avec les femmes non plus, nigaud, dit M. Delmis en riant. Finis donc avec les morts et ton Jacquot ; nous perdons notre temps à écouter tes niaiseries. Caroline, il faut que vous veniez avec nous reconnaître vos effets dans le tas d’objets volés que le brigadier a trouvés chez Michel.

— Retrouvés ! déjà ? s’écria Caroline avec joie.