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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/315

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rose.

Caroline ! vous venez me voir ? Oh ! vous êtes bonne !… trop bonne !… Moi qui ai été si méchante pour vous ! Pardonnez-moi, Caroline ! Je suis bien punie ! bien malheureuse !

caroline.

Ma pauvre Rose, je vous pardonne de tout mon cœur ; je suis triste de vous retrouver dans cette terrible prison, et si malade.

rose.

Dieu m’a punie ! Dieu vous a vengée ! Je voulais vous dépouiller de vos effets. Ce misérable Michel voulait vous voler tout ce que vous possédez, et moi, je devais l’aider à vous ruiner ; nous devions pénétrer dans votre maison et tout prendre.

le brigadier.

Et si Mlle Caroline avait résisté ? si elle avait crié ?

rose.

Je crois qu’il l’aurait tuée.

le brigadier.

Malheureuse ! La tuer ! Tuer une si sainte, si excellente créature ! Faut-il être méchant et sans cœur !…

rose.

Je me repens bien sincèrement d’avoir prêté les mains à un crime pareil… Caroline, Caroline, pardonnez-moi ! ajouta Rose en joignant les mains.

Caroline, pour toute réponse, se pencha vers Rose et baisa son front meurtri. Un éclair de joie