Caroline ! vous venez me voir ? Oh ! vous êtes bonne !… trop bonne !… Moi qui ai été si méchante pour vous ! Pardonnez-moi, Caroline ! Je suis bien punie ! bien malheureuse !
Ma pauvre Rose, je vous pardonne de tout mon cœur ; je suis triste de vous retrouver dans cette terrible prison, et si malade.
Dieu m’a punie ! Dieu vous a vengée ! Je voulais vous dépouiller de vos effets. Ce misérable Michel voulait vous voler tout ce que vous possédez, et moi, je devais l’aider à vous ruiner ; nous devions pénétrer dans votre maison et tout prendre.
Et si Mlle Caroline avait résisté ? si elle avait crié ?
Je crois qu’il l’aurait tuée.
Malheureuse ! La tuer ! Tuer une si sainte, si excellente créature ! Faut-il être méchant et sans cœur !…
Je me repens bien sincèrement d’avoir prêté les mains à un crime pareil… Caroline, Caroline, pardonnez-moi ! ajouta Rose en joignant les mains.
Caroline, pour toute réponse, se pencha vers Rose et baisa son front meurtri. Un éclair de joie