Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/314

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Laisse-moi lui demander de me mener près de la pauvre Rose, qui doit être bien malheureuse.

le brigadier.

Venez, mademoiselle Caroline ; je vais vous montrer le chemin. Tout à l’heure, Gribouille, je suis à toi. »

Le brigadier précéda Caroline ; il lui fit monter quelques marches ; ils parcoururent un long couloir au bout duquel était la porte de la prison, que le brigadier ouvrit. Caroline aperçut Rose couchée sur un lit et qui paraissait dormir.

le brigadier.

Entrez, mademoiselle ; je vais rester avec vous si vous avez peur.

caroline.

Oh non ! je n’ai pas peur ; mais peut-être aimera-t-elle mieux être seule avec moi.

le brigadier.

Et si elle allait vous injurier ou vous frapper !

caroline.

Je ne crois pas qu’elle en ait la force ; elle est si pâle ! elle paraît bien malade.

le brigadier.

Permettez, avant de vous laisser seule ici, que je lui parle pour voir dans quelle humeur elle se trouve. « Rose, dit le brigadier, voici Mlle Caroline qui vient vous voir. La recevrez-vous bien ? »

Rose ouvrit les yeux, regarda Caroline ; deux grosses larmes roulèrent sur ses joues pâlies et saignantes.