Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/320

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Prenez garde à Michel, disait Rose ; il vous fera du mal. Il a une clef qui ouvre la porte de derrière de votre maison. Brigadier, veillez sur elle ; tâchez de prendre Michel… Le misérable ! il m’avait promis de m’épouser… et il m’a tuée… Caroline, ne m’abandonnez pas… Votre présence me fait du bien… Si M. le curé pouvait venir !

le brigadier.

Il viendra, il viendra, Rose ; Gribouille y est allé ! »

En effet, peu de minutes après, le curé arriva en toute hâte, ne sachant pas de quoi il était question. Quand il vit Rose, il devina qu’elle n’avait pas beaucoup de temps à vivre ; il fit sortir Caroline et le brigadier, et resta seul avec elle. Caroline resta dans le couloir, ne voulant pas s’éloigner ; le brigadier lui apporta une chaise et alla rejoindre Gribouille, qui cherchait son panier avec une inquiétude visible.

« Le voilà, le voilà, dit le brigadier en ouvrant l’armoire. Je suis de bonne garde, moi. »

Gribouille ouvrit le panier et fit une exclamation de surprise.

« Qui est-ce qui a mis tout cela dans mon panier ?

le brigadier.

C’est moi, mon ami… Le premier jour, on n’est pas bien établi… Et puis Caroline n’aura pas le temps de faire cuire la viande… Alors je me suis permis… d’ajouter quelque chose.

gribouille.

Merci, brigadier, merci. Vous êtes un bon ami,