Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/321

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je vois cela. Je n’en ai pas l’air, mais je suis reconnaissant. Je ne sais pas ce que je ne ferais pas pour vous… Vrai, je me ferais tuer pour vous, et avec plaisir, encore !

le brigadier.

Ne te fais tuer pour personne, mon cher Gribouille, et vis pour nous. Caroline serait malheureuse si elle ne t’avait plus.

gribouille.

Elle pleurerait, mais… vous la consoleriez, n’est-ce pas ? Vous seriez son frère à ma place ?… Promettez-le-moi, mon ami.

le brigadier.

Oui, je te le promets, Gribouille ; je me dévouerais à elle, je ne la quitterais plus,… si elle le veut bien, toutefois.

gribouille.

Oh ! elle le voudra ; elle vous aime bien : je vois cela quand on parle de vous.

le brigadier.

Que vois-tu quand on parle de moi ?

gribouille.

Je vois que cela lui fait plaisir, qu’elle sourit, qu’elle est consolée… Si vous étiez là, toujours avec elle, à ma place, je serais bien content de mourir.

le brigadier.

Pourquoi parles-tu toujours de mourir, mon ami ? tu es jeune et tu te portes bien.

gribouille.

Oui ; mais, quand je dors, je vois maman qui est