Aller au contenu

Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aller avec vous, brigadier, pour vous aider à garder la maison.

le brigadier.

Mon pauvre Gribouille, tu ne pourras pas m’aider ; tu me gênerais, au contraire.

gribouille.

Non, je ne vous gênerai pas. Je vous en prie, laissez-moi aller avec vous. Sans Caroline, je ne suis content qu’avec vous. Quelque chose me dit qu’il vous arrivera malheur sans moi.

le brigadier.

Pauvre garçon ! je crains que tu ne te fatigues pour rien.

gribouille.

Non, non, je ne me fatiguerai pas. Je serai si heureux ! Nous passerons une si bonne nuit ! comme deux frères !

le brigadier.

Viens, puisque tu le veux, mon ami ; tu viendras, je te le promets. »

Le curé et le brigadier retournèrent à la prison, où ils trouvèrent Caroline à genoux près du lit de Rose, récitant les prières des agonisants. Le curé et le brigadier s’agenouillèrent près d’elle et prièrent avec elle. Quand ils eurent terminé, le curé fit un signe de croix sur le front de Rose et lui ferma les yeux ; elle venait d’expirer. Il releva Caroline.

« Venez, chère enfant, tout est fini ; Rose est devant le bon Dieu, qui l’a déjà jugée dans sa miséricorde et sa justice.