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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/332

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-vous content ? Est-ce ça que vous voulez ? Venez, Caroline, n’ayez pas peur ; n’écoutez pas M. le curé, qui a toujours la bouche pleine de paroles qui n’ont pas de sens… Mais tout cela n’explique pas, monsieur le curé, pourquoi vous êtes rentré si tard.

le curé.

Parce que j’ai assisté Rose à ses derniers moments. Fallait-il la laisser mourir sans confession ?… Nous allons y retourner, vous et moi, après avoir mangé un peu ; vous pour l’ensevelir, et moi pour prier.

nanon.

Je vois bien où vous voulez en venir. Vous voulez y passer la nuit, n’est-il pas vrai ? vous fatiguer, vous éreinter, comme vous faites toujours ?

le curé.

Je ne me fatiguerai pas, je ne m’éreinterai pas, et j’y passerai la nuit bien tranquillement à prier pour cette pauvre âme, afin que Notre-Seigneur lui fasse miséricorde.

nanon.

Quel homme ! quel homme ! On n’a jamais le dernier avec lui ! Il faut toujours qu’il ait raison ! Si ce n’est pas de l’orgueil, cela, je ne sais pas ce que c’est.

le curé, avec gravité.

C’est la simple charité d’un chrétien et d’un prêtre, ma bonne Nanon. Assez de discussions, et allons voir Pélagie. »

Nanon les précéda en grommelant ; toujours bour-